Piloter un projet c'est surfer entre les silos de l'entreprise ; autant dire une activité risquée ! C'est comme surfer sur une vague aussi haute qu'un immeuble de 10 étages : si vous tombez de votre planche...
Piège 1. Ne pas manager les attentes du commanditaire.
Le chef de projet se fait confiance. Ou si ce n'est pas encore le cas, il se fait fort d'obtenir le livrable de l'équipe qui va l'aider à l'élaborer. Une fois qu'il a pris le brief auprès du commanditaire, il pense rarement à gérer les attentes, voire les angoisses de ce dernier. Or, une fois qu'il a confié ses attentes au chef de projet, le commanditaire entre dans un "tunnel" dont il ne connaît pas la sortie. Ne pas l'anticiper en tant que chef de projet, c'est s'exposer à des demandes intempestive du commanditaire qu'il faudra alors gérer à la dernière minute au risque de ne pas tenir les délais dans le pire des cas.
Piège 2. Rentrer sans le savoir dans un jeu à trois.
Le chef de projet se retrouve ainsi avec un contributeurs et son manager.Le chef de projet se retrouve ainsi avec un contributeurs et son manager. Le chef de projet demande une ressource ( c'est à dire un contributeur) à un manager d'un département métier. Il peut entrer, sans le savoir dans un jeu à trois dans le théâtre de boulevard s'est fait une spécialité : c'est le jeu du trio mari-femme-amant. S'il y a unité de temps et unité de lieu dans la pièce de théâtre, les personnages n'apparaissent jamais ensemble sauf pour le dénouement final. Tout le jeu consiste à faire claquer des portes et mettre en présence 2 personnages à chaque fois. Le chef de projet se retrouve avec un contributeur et un manager de ce dernier. Si ces deux personnages sont de bonne volonté tout va bien. Si le manager décide d'une autre priorité que le projet pour ce contributeur sans véritablement l'avouer au chef de projet, c'est le début des ennuis. Le contributeur assure le chef de projet de sa bonne volonté mais ne passe pas de temps sur le projet. Le manager assure le chef de projet de son soutien mais demande discrètement à son contributeur d'arbitrer son temps différemment.
Piège 3. Piloter par Excel.
Le planning est parfois l'alpha et l'oméga du projet. Ceci tient à la visibilité de l'outil. C'est lui qui permet de matérialiser la progression de l'équipe projet. Cette importance - réelle - conduit certains chefs de projet à la personnalité un peu effacée ou perfectionniste au dernier degré (dans les 2 cas, un mauvais casting) à piloter leur projet par le planning. C'est à dire en renvoyant une alerte-lien vers la plateforme où est partagé le planning dès qu'une modification est connue voire pire : à recalculer toutes les incidences dates intermédiaires/charges que supposent des changements. Une façon de montrer qu'ils font quelque chose. Le truc, c'est qu'ils ne font pas ce qu'il faut...
Piège 4. Mettre tous les sujets dans la (même) réunion de pilotage.
Une réunion, c'est une réunion, n'est ce pas ? Et les contributeurs n'ont pas beaucoup de temps. Du coup, on fait de tout dans la réunion hebdomadaire : des reportings et de la résolution de problème qui ne concerne que Sophie et Jean François... pendant que les autres plongent dans leur portable. Résultat : on ne règle rien et on se décrédibilise en tant que chef de projet.
Piège 5. Ne pas jouer sur la fréquence des réunions quand on approche de la date de livraison.
Le chef de projet a fixé une fois pour toute la fréquence des réunions. Il ne se rend pas compte qu'il a besoin de remobiliser ses contributeurs quand il approche de la date de livraison. Conserver la même fréquence et /ou la même durée de réunion de pilotage, c'est risquer de perdre la main sur le livrable au moment clé !
Complétez ce papier avec 5 pièges de la gestion de projet ici.
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