Hybridation 2.0 : un pacte de travail hybride
- Erwan Hernot

- 9 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 sept.

Voici quelques exemples concrets d’entreprises qui ont déployé des versions pertinentes de l’Hybridation 2.0 — c’est-à-dire des modèles flexibles fondés sur l’efficacité collective plutôt que sur des règles rigides. Vous trouverez les sources de l'exemple sur les liens proposés :
1. Big Four (Deloitte, KPMG, EY, PwC)
Deloitte : modèle entièrement flexible — les collaborateurs choisissent où ils travaillent selon les besoins de leur mission ou équipe, sans jours fixes imposés (Business Insider).
KPMG : travaille en mode hybride, oscillant entre bureau, client et domicile, avec une marge de manœuvre laissée à chaque entité régionale. Leur enquête révèle que 81 % des collaborateurs se disent libres de travailler là où ils sont les plus efficaces (Business Insider).
EY : rythme hybride de 2 à 3 jours au bureau par semaine, mais avec flexibilité selon les pays et les équipes (Business Insider).
PwC : modèle hybride à 50 % (bureau vs remote) aux États-Unis ; 3 jours en présentiel par semaine au Royaume-Uni, selon les besoins d’équipe et de clientèle (Business Insider).
2. Dropbox — “Virtual First”
Dropbox adopte une stratégie originale : le « Virtual First », où le travail à distance est la norme, ponctuée de rassemblements en présentiel pour les moments d’importance — un vrai levier de recrutement (Financial Times).
3. IWG (International Workplace Group)
Promeut le travail « près de chez soi » via des espaces de travail locaux (hubs), plutôt que le retour obligatoire aux centres urbains. Il suggère même des jours fixes (ex. : le deuxième jeudi du mois) pour donner du sens aux présences physiques (The Guardian).
4. Revolut, Ripple, Kraken (FinTech & Crypto)
Ces entreprises privilégient des modèles hybrides ou “remote-first”, adaptés aux métiers digitaux et à la recherche des talents. Ex. :
Revolut incite à plus de présentiel dans certaines phases de croissance,
Ripple limite à 10 jours en présentiel par mois,
Kraken continue à favoriser le remote, estimant que cela attire les meilleurs profils (F N London).
5. Aberdeen & Schroders (Région UK, finance)
Les dirigeants de ces sociétés ont affirmé leur volonté de poursuivre le travail hybride — notamment via une politique de 3 jours au bureau, adaptée à la fois aux besoins des collaborateurs et aux dynamique d’équipe (F N London).
Synthèse des pratiques par rapport à l’idée “Hybridation 2.0”
Entreprise | Modèle adopté | Alignement avec Hybridation 2.0 |
Deloitte, KPMG, EY, PwC | Flexible/poste vs présentiel modulé | Plausible : contextualisation selon le collectif |
Dropbox | « Virtual First » + rassemblements | Très aligné (présence justifiée) |
IWG | Hubs locaux + jours fixes | Fortement aligné (présentiel stratégique) |
FinTech (Revolut etc.) | Hybride ou remote-first flexibles | Aligné (adaptation au contexte métier) |
Aberdeen, Schroders | Hybride régulé selon équipe/climat | Aligné (présentiel pertinent, pas imposé) |
Ces entreprises démontrent qu’une hybridation efficace ne passe pas par des règles imposées, mais par la nécessité de sens, l’adéquation au travail collectif, et la flexibilité selon les missions et équipes. Cela correspond parfaitement à l’esprit de l’Hybridation 2.0.
La limite du raisonnement :
La majorité des cas d’Hybridation 2.0 visibles dans la presse ou les études viennent :
du secteur Tech (Dropbox, Revolut, Kraken, Ripple…),
ou de grandes entreprises de services professionnels (Big Four, cabinets financiers).
Analyse :
Ces secteurs ont un travail “dématérialisé”
Les produits sont essentiellement numériques ou intellectuels : code, données, audits, conseils, analyses financières.
La dépendance aux équipements matériels lourds (machines, ateliers, laboratoires) est faible → le travail est facilement transférable en remote.
Exemple : un auditeur peut travailler ses dossiers depuis chez lui, un développeur aussi.
Attractivité RH = enjeu critique
Dans ces secteurs, la guerre des talents est intense (développeurs, consultants, auditeurs, traders).
L’hybridation devient un avantage compétitif en recrutement et rétention.
Les DRH et dirigeants ont compris que forcer un retour au bureau rigide = risque de turnover.
Culture projet / mission déjà installée
Beaucoup de ces entreprises fonctionnent déjà par missions, projets ou livrables.
C’est plus simple de définir un “pacte hybride” lié aux moments clés (kick-off, brainstorming, restitution). Dans l’industrie manufacturière ou la logistique, la logique est différente (process en flux, travail posté).
Effet de vitrine / de communication
Ces grandes entreprises communiquent beaucoup sur leur modèle hybride pour soigner leur image employeur. Cela rend leurs pratiques visibles et médiatisées, alors que dans d’autres secteurs (PME industrielles, retail, santé), des ajustements existent aussi mais sont moins mis en avant.
Au final :
Hybridation 2.0 est un marqueur de modernité → mettre en avant que “ce n’est pas réservé à la Tech”, mais que chaque secteur peut définir son pacte hybride en fonction de ses contraintes.
Les secteurs “physiques” (BTP, agroalimentaire, aéronautique, logistique) n’appliquent pas la même hybridation, mais on y retrouve l’esprit :
présentiel obligatoire sur la ligne de production ou sur chantier,
distanciel possible pour les bureaux d’études, les achats, la finance, la relation client.
Lla Tech et les services sont laboratoires et vitrines, mais l’enjeu de transposition dans les secteurs industriels et “terrain” est encore plus intéressant, car plus complexe.







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