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  • Photo du rédacteurErwan Hernot

Apprendre et désapprendre, c’est plus que jamais travailler !

Les nouveautés apportées par le digital peuvent être radicales et le seront plus encore demain avec ce que permettra la 5G et le déploiement des intelligences artificielles. Dans cet environnement, la façon de conduire le business change. Elle suppose un nouveau regard sur les savoirs et le raisonnement qui s’appuient sur 3 piliers : humilité, pensée critique et adaptabilité.


Accumulation de savoirs dans un monde stable


Rapide retour sur un passé récent. Le collaborateur accumulait de l’expérience et visait – pour les plus ambitieux – l’excellence individuelle. Il progressait sur une sédimentation successive de certitudes qui déterminait alors ses comportements. L’avènement de l’intelligence artificielle rendue possible par l’afflux des données, rend ce savoir métier rapidement obsolète. Pour mémoire, un ingénieur informatique sortant de l’école doit se remettre à jour au bout de 6 mois. Au delà de l’informatique, certaines bonnes âmes pourraient objecter que les autres métiers changent peu. C’est évidemment oublier que tous sont touchés par l’arrivée des IA (embarquées pour les plus communes d’entre elles dans les systèmes experts tels que les ERP, CRM, etc.) Le savoir métier change : ce n’est plus un stock mais un flux. Il est intégré en partie dans la machine, que reste-t-il alors au collaborateur avisé ? Avec l’aide de son manager, il se repositionne en apprenti permanent face aux situations de travail que l’IA ne peut pas traiter. Cette posture suppose une valeur ajoutée. Elle a pour nom ici : adaptabilité, esprit critique et humilité afin de produire un raisonnement de qualité, clé de son employabilité.


Expérience vs expérimentation


Plus que l’expérience, le collaborateur valorise maintenant l’expérimentation. C’est elle qui permet d’obtenir de l’information qu’il avait ignorée ou sous estimée dans sa pratique professionnelle. L’expérimentation favorise – par définition – l’ouverture d’esprit et l’humilité face à l’inconnu. Elle peut, en effet, déboucher sur des conclusions contre intuitives et oblige à penser hors du cadre. Dans ses domaines de compétences, le collaborateur casse ainsi ses propres certitudes. Son identité professionnelle se redéfinit en fonction de ses apprentissages : ce n’est plus une logique de statut mais une dynamique de progrès. Ce qui suppose l’acquisition d’un ego souple. Il admet ainsi ses incertitudes et son ignorance sinon il n’apprend pas ! Mieux : il ne les cache pas aux autres et apprend d’eux. C’est un collaborateur à la fois humble et «augmenté». Se fiant à l’examen des données, il sait qu’il va affronter des nouveautés. Par conséquent, Il pose plus de questions, il compare, connecte, explique et relativise les savoirs et ceux qui les détiennent, y compris lui même. Il devient plus attentif à la rigueur de son raisonnement.


Remettre en question son raisonnement


En équipe (dans une séance de co-développement par exemple), le collaborateur prend alors conscience que son raisonnement est basé sur des hypothèses c’est à dire des croyances qu’on soutient sans beaucoup de réflexion. Il s’oblige à régulièrement évaluer les siennes en les confrontant aux données, aux informations qu’il en tire et qui peuvent constituer autant de preuves ou de nouvelles perspectives, avant de planifier un plan d’action. Faire preuve d’humilité intellectuelle le rend réceptif aux collègues qui pensent différemment. Cette ouverture facilite à son tour l’adaptation, la créativité et la collaboration : ce collaborateur est apprécié et respecté par les autres parce qu’il valorise leurs apports respectifs sans rechercher d’emblée LA vérité. La rigueur de son raisonnement le rend toutefois capable de défendre sa position sans rechercher les soutiens d’une hiérarchie ; il n’abandonne pas sous la pression s’il a les éléments prouvant la validité de ce qu’il avance.


L’irruption du big data et son corollaire l’intelligence artificielle changent la logique de l’appropriation du savoir dans de nombreux métiers. L’important n’est plus la réponse qu’apporte le collaborateur mais la question qu’il pose.


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